vendredi 19 décembre 2014

L'art d'aimer, Erick Fromm et Nouvelle histoire de l'homme, Pascal Picq


Pour évoquer le thème de la mère, je n'ai pas choisi des romans, mais opté pour la présentation de deux livres «L'art d'aimer » d'' Erich Fromm (psychanalyste et sociologue)  et «  Nouvelle histoire de l'homme » de Pascal Picq (paléoanthropologue) .

Erich Fromm (1900-1980), est psychanaliste, mais alors que Freud voit l'individu au travers de la mythologie, E. Fromm  considère que la réalité sociale et l'histoire sont essentielles dans la construction de la  psychologie de l'individu.
Dans son livre « l'Art d'aimer » 1956, il développe sa vision de l'amour comme unique alternative à la destruction des relations sociales et par voie de conséquence de l'humanité.
Plus précisément, il définit l'amour maternel comme se caractérisant par « l'affirmation inconditionnelle de la vie et des besoins de l'enfant » p 68 L'art d'aimer – Ed EPI
Il précise en soulignant les différentes formes d'amour.
« A la différence de l'amour fraternel et de l'amour érotique qui s'établissent entre égaux, le relation de la mère et de l'enfant implique par sa nature même une inégalité, l'un ayant besoin d'un soutien total et l'autre le lui donnant. C'est en vertu de ce caractère désintéressé, altruiste, que l'amour maternel a été considéré comme la forme suprême de l'amour et comme le plus sacré de tous les liens affectifs.»
E. Fromm considère que cette attitude aimante s'enracine dans un comportement instinctif qui appartient en commun aux animaux et «à la femelle humaine».
La pertinence de cette analyse du comportement est à souligner car contemporaine des premiers écrits de K. Lorenz et N. Tinbergen fondateurs de l'éthologie comme discipline à part entière.

E. Fromm poursuit sa réflexion en précisant que «  l'amour maternel ne réside pas dans l'attachement de la mère à son bébé, mais dans l'amour qu'elle témoigne à l'enfant en croissance ».
L'originalité de la pensée de E. Fromm est précisée dans cette définition de l'amour maternel :
«L'essence même de l'amour maternel est de veiller à la croissance de l'enfant, ce qui signifie vouloir que l'enfant se sépare
Ce point de vue mérite d'être mis en perspective avec la description de l'amour maternel faite par un fils.  Romain Gary « La promesse de l'aube ».
A chacun de poursuivre la réflexion voire l'introspection .

Pascal Picq effectue des recherches en paléoanthropologie, préhistoire et éthologie.
J'ai souhaité relever dans son livre « Nouvelle histoire de l'homme » l'analyse suivante :
« Le mode de reproduction des mammifères impose aux seules femelles le fardeau de la reproduction : gestation et éducation. » P 190 – Ed Perrin
Cet impératif biologique pourrait être à l'origine de l'attitude aimante de la mère envers son enfant pour reprendre l'expression de E. Fromm.

Il conviendrait alors de repenser les fondements de l'amour maternel, celui ci pourrait n'être que le résultat d'une programmation génétique visant la préservation de l'espèce de mammifères concernée.

Cercle des Lecteurs décembre 2014 : "la mère" Le choix de Vincent



jeudi 11 décembre 2014

La promesse de l'aube, Romain Gary

Détails sur le produit«- Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France - tous ces voyous ne savent pas qui tu es !Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais, alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait irrémédiablement aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : - Alors, tu as honte de ta vieille mère ?»


Fabienne et Elisabeth vous recommandent toutes les deux « la promesse de l’aube ». Ce livre, magnifiquement écrit, évoque à la fois l’amour d’une mère pour son fils et l’hommage de l’auteur rendu à sa mère qui lui a tant donné. Romain Gary y retrace sa vie, avec humour, à travers des anecdotes, mais comme le dit l’auteur : «  ce livre ne doit pas être présenté au public comme une autobiographie, mais comme un récit. Lorsqu’on évoque  à 30 ans de distance, des détails, des expériences, des regards, des scènes, il faut préciser qu’il s’agit d’une vérité artistique »

Pour Fabienne, « La promesse de l’aube est avant tout une très belle œuvre littéraire : une écriture simple mais précise, beaucoup d’humour, un récit vivant et captivant, une mise en scène parfois théâtrale de la mère qui fait écho à la mise en scène de sa vie réelle.
Romain Gary a eu plusieurs vies et plusieurs identités. Dans ce livre il est le Romain de sa mère, celui qu’elle a voulu et souhaité qu’il soit, on pourrait presque dire qu’elle l’a forgé... Il est devenu officier, il a eu la Légion d’honneur, il a été diplomate et il a connu le succès auprès des femmes…
Ce livre est un hommage à sa mère, celle qui l’a élevé, protégé des rigueurs extrêmes de la vie lorsqu’il était enfant, celle qui fut elle aussi plusieurs personnages, celle qui déclamait son amour de la France, de sa patrie d’adoption, et son amour et sa fierté immenses pour son fils. C’est certes une mère que l’on peut considérer comme étouffante, c’est sans doute ce qui a fait naître Emile Ajar - nom d’emprunt sous lequel Romain Gary a signé plusieurs romans - mais cette mère est un personnage profondément humain, parfois picaresque, souvent extrême et très émouvant ».

Elisabeth a aussi été très sensible à l’ambivalence qui transparait tout au long de l ‘œuvre. Dès le début, l’auteur nous parle de cette promesse faite à sa mère d’une justice à lui rendre, elle qui a vécu l’exil, l’humiliation, la misère. Il se fait la promesse qu’un jour il lui permettra de prendre sa revanche sur ce qu’elle a enduré. Elle lui donne la force et le courage d’entreprendre. Mais cet  hommage rendu à sa mère, cette déclaration d’amour est nuancée parfois par un sentiment d’avoir été trop aimé.  « Avec l’amour maternel, la vie vous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais ». Une promesse douloureuse qui met en question un amour maternel envahissant. Comment aimer, stimuler, protéger sans trop étouffer ou même parfois détruire ?

Après ou avant la lecture, Fabienne vous recommande :
http://www.franceinter.fr/emission-lheure-des-reveurs-romain-gary-la-promesse-de-laube.

Cercle des Lecteurs décembre 2014 : "la mère", Le choix de Fabienne et Elisabeth

mercredi 10 décembre 2014

Pour seul cortège, Laurent Gaudé

Nous vous invitons à rejoindre le Cercle des Lecteurs qui une fois par trimestre échangent leurs livres coups de cœur à la bibliothèque de Paulhac.

 « Pour seul cortège » de Laurent Gaudé,



Dans le livre de Gaudé, le portrait de la mère est totalement à l’opposé : une jeune fille de sang royal est appelée au chevet d’Alexandre, roi de Babylone, qui a vaincu son père. Au–travers d’une écriture épique, l’auteur réinvente l’histoire et nous montre une femme prête à tout pour protéger son enfant, quitte à perdre tous ses liens avec lui. La volonté d’éblouissement poursuivi par l’auteur est une totale réussite, et je suis une inconditionnelle de Laurent Gaudé ! (Ed Babel 2014)


Cercle des Lecteurs décembre 2014 : "la mère", Le choix de Colette

mardi 2 décembre 2014

Paula, Isabel Allende


    « Paula » de Isabel Allende

Atteinte d'une maladie génétique, la fille d'Isabel Allende, Paula, tombe dans un coma profond.  Elle mourra un an plus tard. Isabel va rester à ses côtés,  dans un premier temps pour l’aider à sortir du coma, puis, pour que sa fille finisse ses jours dignement.
Au début, les médecins déclaraient qu'elle sortirait du coma. Comme Isabel avait  entendu dire que souvent, après un long coma, les patients ont des problèmes de mémoire, poussée par son désir de communiquer avec sa fille, elle entreprend de lui adresser par écrit un long récit de l'histoire des siens.  Elle rédige une longue lettre à sa fille, dans le but de l'aider lors de son réveil à retrouver son histoire et sa place au milieu de sa famille.
Elle lui fait le récit de sa propre enfance – de moments merveilleux, parfois amers.  Elle raconte la mort violente de son oncle Salvador Allende, et la fuite de sa famille au Venezuela pour échapper à la dictature militaire de Pinochet.  Elle présente des personnages intéressants et beaucoup d’anecdotes familiales.
Mais le livre est tout d'abord le témoignage d'une mère face à la maladie puis la mort prochaine de son enfant, qui livre ses angoisses et ses espoirs.

Cercle des Lecteurs décembre 2014 : "la mère", Le choix de Bing

jeudi 13 novembre 2014

Echo park, Michael Connelly

Détails sur le produitC'est devenu une obsession : tous les six mois, Bosch ressort le dossier Gesto. En treize ans d'enquête, il n'a rien pu trouver: ni indice, ni suspect, pas même le corps de la jeune victime. Un jour enfin le coupable passe aux aveux, mais Bosch se méfie : pour lui, l'homme n'est rien d'autre qu'un imposteur talentueux doublé d'un bouc émissaire idéal. Une dernière fois, Bosch reprend l'enquête...

jeudi 19 juin 2014

1000 femmes blanches, Jim Fergus

• Catherine nous propose un retour dans l’histoire des Etats-Unis avec un voyage entre deux mondes d’hommes, les indiens et les blancs : "1000 femmes blanches » de Jim FERGUS
«En 1874, à Washington, le président américain Grand accepte dans le plus grand secret la proposition incroyable du chef indien Little Wolf de troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l’intégration de son peuple, assiégé de toutes parts, lui assurer la sécurité et la prospérité. La plupart des « mille femmes » prêtes à se marier avec un indigène américain viennent des pénitenciers et des asiles d’aliénés. Malgré leur quête de liberté, en dépit de la beauté des paysages traversés, ces femmes s’inquiètent de ce qui les attend au terme de ce voyage… partager la vie avec des « sauvages », « une espèce à part», des hommes et des femmes encore à l’âge de pierre, des païens… Toutefois, vu la façon dont elles ont été traitées par les gens dits « civilisés", il leur tarde finalement d’aller vivre chez les « sauvages », en espérant qu’eux, au moins sauront les apprécier. Elles connaissent de grandes appréhensions, des doutes, mais aussi des exaltations, de l’émerveillement devant cette civilisation respectueuse des individus et de l’environnement. Même si leur enthousiasme, leur volonté de changer ces hommes sont mis à mal lorsqu’elles assistent aux violents combats guerriers, lorsqu’elles constatent les ravages de l’alcool, elles demeurent fidèles à leur peuple d’adoption et lui donnent des enfants. Mais le pire vient des hommes blancs… Les enfants de ces femmes sont restés les témoins du voyage de ces 1000 femmes blanches qui ont tenté de créer un lien entre des hommes différents qui n’ont pas su se comprendre. C’est un roman bâti sur un fait historique. C’est tout à la fois une histoire romanesque et un roman d’aventure avec de nombreux personnages très forts, dont on veut connaître le destin. En réalité, c’est un voyage entre deux mondes d’hommes, les indiens et les blancs, deux cultures, qui n’ont pas su se comprendre, ni hier ni aujourd’hui. Et c’est un drame qui ne peut nous laisser insensible».
Cercle des Lecteurs juin 2014 : "le voyage" Le choix de Catherine

L'homme qui voulait être heureux, Laurent Gounelle

«Ce livre nous fait voyager à Bali au cœur de l’Indonésie où le narrateur passe ses vacances, il décide d’aller consulter un guérisseur ou « vieux sage » de grande renommée juste avant de rentrer chez lui. Ce dernier lui annonce qu’il est en bonne santé, mais qu’il n’est pas heureux. Nous passons ainsi d’un voyage touristique à un vrai voyage intérieur et philosophique sur le bonheur. Comment être heureux ? Le sage nous conduit, grâce à des recherches ou défis lancés au narrateur, à quelques réflexions: - Pourquoi ne pas mener la vie que nous aimerions mener ? - Quels sont les éléments extérieurs qui nous en empêche ? - Est-ce que le bonheur n’est pas anéanti par nos propres croyances ? J’ai apprécié cette vision fondamentalement optimiste de l’être humain qui nous prouve que « l’on est ce que l’on croit », et que tous les obstacles peuvent être surmontés à condition de le vouloir vraiment. J’ai donc passé de très bons moments avec ce livre, qui m’a permis de faire une vrai pause dans mon quotidien survolté qui ressemble peut-être au vôtre…».
Cercle des Lecteurs juin 2014 : "le voyage" Le choix de Caroline

vendredi 13 juin 2014

Into the wild, Jon Krakauer

« Le récit d’aventures inspire bien souvent les cinéastes qui l’adaptent plus ou moins brillamment selon leur capacité à restituer la force et l’esthétique d’une œuvre littéraire. Pour ma part, c’est par le cinéma que j’ai rencontré ce récit. Le film « Into the wild » m’ayant touchée et impressionnée, j’en suis venue à m’intéresser à l’histoire vraie de ce jeune américain, fils de bonne famille épris d’idéal et d’absolu, qui partit au lendemain de l’obtention de son diplôme universitaire pour un long périple jusqu’au fin fond de l’Alaska, et d’où il ne revint pas. L’auteur, Jon Krakauer, nous invite à découvrir le parcours passionnant de Chris McCandless. Ce récit dessiné comme un journal de bord, documenté et passionnant, et nourri par les témoignages des diverses personnes croisées par le jeune homme tout au long de son périple, retrace de manière vivante l’incroyable et dramatique périple d’un homme qui voulait vivre en communion avec la nature. Emouvante et sublime, cette histoire ne vous laissera pas indifférents… »
Cercle des Lecteurs juin 2014 : "le voyage" Le choix de Julia 

jeudi 12 juin 2014

Un aller simple, D. Can Cauwelaert et Eldorado, Laurent Gaudé

 Elisabeth a choisi l’immigration et le voyage sans retour des migrants: « Un aller simple », Didier VAN CAUWELAERT, Albin Michel, 1994 « Eldorado » Laurent GAUDE, Actes Sud, 2006
«Sujet actuel et conflictuel que Didier Van Cauwelaert aborde dans « Un aller simple » avec humour et dérision. Enfant trouvé, tiraillé entre l’ignorance de ses origines, les traditions arabes que lui impose son faux passeport et celles des gens du voyage qui l’ont recueilli, Aziz est un jour reconduit pour l’exemple dans « son pays d’origine ». Un monde imaginaire dans lequel il embarque le lecteur et son compagnon de voyage, un attaché humanitaire en dépression qui va se dépouiller, en cours de route, de la vie qu’il mène au ministère pour aller vers celle dont il rêve. Un livre burlesque et émouvant, vite dévoré. Changement de ton avec Laurent Gaudé, qui dans « Eldorado » donne une voix à ces masses de migrants qui échouent chaque jour sur nos côtes européennes. Dans son livre, tout se passe en méditerranée et son pourtour, lieu de confrontation entre les migrants clandestins et la police des frontières. Deux récits se croisent, celui d’un douanier commandant de navire, brisé par l’absurde de sa fonction – recueillir des êtres affamés, abandonnés en pleine mer pour les placer en camps d’internement - qui décide de tout abandonner et prendre la mer et de l’autre côté de la méditerranée celui de deux frères qui quittent le Soudan, famille et amis pour entreprendre le dangereux voyage vers l’Eldorado européen. Dans un style simple et émouvant Laurent Gaudé nous conte le terrifiant voyage de ces clandestins, otages de passeurs, mais déterminés à tenter l’aventure pour une vie meilleure. Un grand roman qui permet d'appréhender ce fléau non plus comme un chiffre abstrait mais comme un drame de notre temps».
Cercle des Lecteurs juin 2014 : "le voyage" Le choix d'Elisabeth

Comment voyager avec un saumon, Umberto Eco

• Bing a été séduite par l’humour de Umberto Eco « Comment voyager avec un saumon »
«Ce livre est une sélection de plusieurs essais amusants, une collection d'anecdotes écrites par U. Eco dans les années '80 et '90. La première histoire, qui donne son titre au livre, raconte comment l'auteur a du mal à voyager avec un saumon acheté à l’aéroport de Stockholm. En arrivant à son hôtel à Londres, il met le saumon dans le mini bar qu’il vide des petites bouteilles, cacahuètes, chocolats, etc... Mais chaque jour le personnel sort le pauvre poisson du frigo pour le remplacer par les bouteilles et provisions habituelles. Umberto Eco est également confronté à des pannes du système informatique et à des quiproquos réguliers avec les employés Indiens de l’hôtel qui ne parlent pas bien l'anglais. A la fin, non seulement le saumon est abîmé, mais la facture mini bar est astronomique. Avec finesse et humour, l’auteur nous parle du voyage et de ses aventures, de la technologie moderne, de l’absurdité de la vie quotidienne, et de l’insensibilité du monde. Il s’interroge sur ces appareils qui prétendent nous simplifier la vie et nous transforment en collectionneurs d'inutilités. Il relate les difficultés d'un monde insensible, qui insiste, pour des raisons inexplicables à agir de façon totalement incorrecte. Ce livre m'a certainement fait rire, et j'avais du mal à garder mon sérieux. C'est aussi un excellent compagnon de voyage».
Cercle des Lecteurs juin 2014 : "le voyage" Le choix de Bing

mercredi 11 juin 2014

L'espace prend la forme de mon regard, Hubert Reeves

Vincent nous invite à lire "L'espace prend la forme de mon regard", Hubert REEVES, édité au Seuil en 1999
« Habituellement nous connaissons Hubert Reeves, pour ses qualités de pédagogue, ses capacités à mettre à la portée de tous les découvertes dans le domaine de l'astrophysique. Dans ce livre nous découvrons un H. Reeves poète, amoureux de la nature, de la vie et de son incroyable aventure. Il nous propose un questionnement sur la place de l'homme dans l'univers, sa relation aux étoiles aux plantes et aux animaux. Cette réflexion menée avec de superbes images et un sens accompli de l'écriture, nous fait la démonstration que poésie et science peuvent s'unir pour nous proposer une leçon de vie ».
Cercle des Lecteurs juin 2014 : "le voyage" Le choix de Vincent

jeudi 20 février 2014

Le prince des marées, Pat Conroy


Le prince des marées "Nous avons vécu une enfance abominable, qui nous a gentiment mis sur les rails d'une vie adulte abominable." Entre une épouse qui a pris un amant, une sœur trop prompte à manier les lames de rasoir et un frère recherché pour meurtre, Tom est habité par un fort sentiment d'échec. Un roman digne des plus grandes œuvres de la littérature sudiste. Le Mot de l'éditeur : Le prince des marées Tom, Luke et Savannah ont grandi au paradis, dans le sud faulknérien, sur la petite île de Melrose où leur père pêchait et leur mère régnait par sa beauté. Comment survivre à tant de bonheur et de poésie ? Leur enfance éblouie et perdue préfigure les drames inévitables de l'âge adulte. Parce qu'ils refusent de mûrir, de vieillir, leurs rêves d'art, d'exploits, de justice vont se heurter à la brutalité du monde réel. La géniale et tragique Savannah et ses frères affrontent l'amour, la solitude et la peur de vivre avec une ironie désespérée. De leurs blessures inguérissables naissent des fous rires sans fin et une immense tendresse. Entre l'émotion et la vivifiante intelligence, "Le Prince des Marées" est un de ces livres magiques qui peuvent vous briser le cœur, un de ceux que l'on n'oublie jamais.

 Cercle des Lecteurs février 2014 : "coups de coeur"

La Massaï blanche, Corinne Hofmann


La Massaï blanche Lorsque, à 27 ans, Corinne Hofmann foule le sol de Mombassa, elle ne sait pas encore que sa vie va prendre un tournant décisif. Venue au Kenya pour les vacances, il suffit du regard perçant d'un guerrier massaï, Lketinga, pour ravir la jeune femme à son amant, à sa culture et à sa vie de commerçante de Biel, en Suisse. En quelques mois, Corinne Hofmann lâche les amarres de l'Europe pour s'immerger dans un nouveau monde et s'installe au cœur de la brousse aux côtés de son amour africain. Est-elle vraiment prête à y tenir le rôle d'une épouse modèle en pays massaï ?


 Cercle des Lecteurs février 2014 : "coups de coeur"



jeudi 13 février 2014

La petit fille de Monsieur Linh, Philippe Claudel

La petite fille de monsieur Linh Monsieur Linh est un vieil homme. Il a quitté son village dévasté par la guerre, n’emportant avec lui qu’une petite valise contenant quelques vêtements usagés, une photo jaunie, une poignée de terre de son pays. Dans ses bras, repose un nouveau-né. Les parents de l’enfant sont morts et Monsieur Linh a décidé de partir avec Sang diû, sa petite fille. Après un long voyage en bateau, ils débarquent dans une ville froide et grise, avec des centaines de réfugiés. Monsieur Linh a tout perdu. Il partage désormais un dortoir avec d’autres exilés qui se moquent de sa maladresse. Dans cette ville inconnue où les gens s’ignorent, il va pourtant se faire un ami, Monsieur Bark, un gros homme solitaire. Ils ne parlent pas la même langue, mais ils comprennent la musique des mots et la pudeur des gestes. Monsieur Linh est un cœur simple, brisé par les guerres et les deuils, qui ne vit plus que pour sa petite fille. Philippe Claudel accompagne ses personnages avec respect et délicatesse. Il célèbre les thèmes universels de l’amitié et de la compassion. Ce roman possède la grâce et la limpidité des grands classiques.

 Cercle des Lecteurs février 2014 : "coups de coeur"

La mort du roi Tsongor, Laurent Gaudé

Dans une Antiquité imaginaire, le vieux Tsongor, roi de Massaba, souverain d'un empire immense, s'apprête à marier sa fille. Mais au jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit. La guerre éclate : c'est Troie assiégée, c'est Thèbes livrée à la haine. Le monarque s'éteint ; son plus jeune fils s'en va parcourir le continent pour édifier sept tombeaux à l'image de ce que fut le vénéré - et aussi le haïssable - roi Tsongor. Roman des origines, récit épique et initiatique, le livre de Laurent Gaudé déploie dans une langue enivrante les étendards de la bravoure, la flamboyante beauté des héros, mais aussi l'insidieuse révélation, en eux, de la défaite. Car en chacun doit s'accomplir, de quelque manière, l'apprentissage de la honte.

 Cercle des Lecteurs février 2014 : "coups de coeur"

Le voyage de Théo, Catherine Clément

Le voyage de Théo Théo, quatorze ans, est atteint d'une maladie incurable. Sa tante Marthe, personnage excentrique, décide de le prendre sous son aile au cours d'un long périple. A travers l'Europe, l'Asie, l'Amérique et l'Afrique, Théo va faire le tour du monde des religions pour trouver sur place des réponses à la question de l'existence de Dieu. Curieux de tout, il interroge les rites, mythes fondateurs et cosmogonies des principales traditions. Le voyage de Théo, en même temps qu'il l'achemine vers un destin qui doit autant à la médecine qu'à l'amour, le conduit ainsi à la rencontre de sage qui ouvriront son esprit et apaiseront son coeur. Foisonnant d'informations, ce roman est une formidable initiation aux grands courants spirituels de l'humanité.

 Cercle des Lecteurs février 2014 : "coups de coeur"

Quand j'avais cinq ans je m'ai tué, H. Buten


Quand j'avais cinq ans je m'ai tué Il voulait voir s'envoler les minutes... Gil n'a que huit ans. Mais son petit coeur a déjà connu de bien grands sentiments. Trop grands. Trop forts... A cause de ce qu'il a fait à Jessica, le voici dans une résidence spécialisée. Seul, face à la bêtise des adultes qui transforment ses rêves en symptômes cliniques, et son amour en attentat. Seul dans une forteresse de silence. Qui pourra l'y rechercher ? Une émotion pure, dans une langue merveilleusement préservée.

Cercle des Lecteurs février 2014 : "coups de coeur"

L'attentat, Yasmina Khadra


Résumé :

Dans un restaurant de Tel Aviv, une jeune femme se fait exploser au milieu de dizaines de clients. À l'hôpital, le docteur Amine, chirurgien israélien d'origine arabe, opère à la chaîne les survivants de l'attentat. Dans la nuit qui suit le carnage, on le rappelle d'urgence pour examiner le corps déchiqueté de la kamikaze. Le sol se dérobe alors sous ses pieds: il s'agit de sa propre femme. Comment admettre l'impossible, comprendre l'inimaginable, découvrir qu'on a partagé, des années durant, la vie et l'intimité d'une personne dont on ignorait l'essentiel? Pour savoir, il faut entrer dans la haine, le sang et le combat désespéré du peuple palestinien...

Comité de Lecture, Caractères :

A lire absolument.
Superbement écrit avec un français très riche et une vision différente du
terrorisme.
 Cercle des Lecteurs février 2014 : "coups de coeur"

mercredi 12 février 2014

Le poisson d'or, JMG Le Clézio

 "Oh poisson, petit poisson d'or, prends bien garde à toi ! Car il y a tant de lassos et de filets tendus pour toi dans ce monde." C'est de ce proverbe nahuatl que vient le titre de ce roman dans lequel le poisson d'or a un visage, celui de Laïla. Née en Afrique du Nord, Laïla a été violée, battue et est devenue à moitié sourde à l'âge de six ans. Elle est vendue à Lalla Asma qui devient à la fois sa maîtresse et sa grand-mère. A sa mort, Laïla s'enfuit, brisant le joug qui la lie à Zohra, belle-fille de Lalla qui la maltraite. Elle se réfugiera dans la maison de celles qu'elle appelle les "princesses" et fuira avec l'une d'elle, Houriya, vers l'étranger. Sans cesse en fuite, Laïla découvrira la France, les Etats-Unis et multipliera les rencontres, bonnes ou mauvaises. Sa soif de vivre et de liberté et sa détermination l'aideront à se défaire des hostilités et de la violence des univers qu'elle traverse. Avec simplicité et fluidité, l'écriture de Le Clézio, guidée par Laïla qui est ici la narratrice, réussit à dire avec une même justesse, les paysages d'Afrique du Nord, les quartiers populaires de Paris, la détresse, la violence, le rêve et la vie.

ercle des Lecteurs février 2014 : "coups de coeur"

Les ignorants, E Davodeau

Étienne Davodeau est auteur de bande dessinée, il ne sait pas grand-chose du monde du vin. Richard Leroy est vigneron, il n'a quasiment jamais lu de bande dessinée. C'est le joyeux récit d'une initiation croisée que vous propose les Ignorants. Le Mot de l'éditeur : Les ignorants Un vigneron chez Jean-Pierre Gibrat ou chez Emmanuel Guibert, et un auteur de bande dessinée dans la vigne : mais qui sont-ils ? Deux ignorants ! Comment, pourquoi, et pour qui faire des livres ou du vin ? Les réponses à ces questions forment le récit vivant et joyeux d’une initiation croisée. Par un beau temps d’hiver, deux individus, bonnets sur la tête, sécateur en main, taillent une vigne. L’un a le geste et la parole assurés. L’autre, plus emprunté, regarde le premier, cherche à comprendre « ce qui relie ce type à sa vigne », et s’étonne de « la singulière fusion entre un individu et un morceau de rocher battu par les vents ». Le premier est vigneron, le second auteur de bandes dessinées. Pendant un an, Étienne Davodeau a goûté aux joies de la taille, du décavaillonnage, de la tonnellerie ou encore s’est interrogé sur la biodynamie. Richard Leroy, de son côté, a lu des bandes dessinées choisies par Étienne, a rencontré des auteurs, s’est rendu dans des festivals, est allé chez un imprimeur, s’est penché sur la planche à dessin d’Étienne... Étienne et Richard échangent leurs savoirs et savoir-faire, mettent en évidence les points que ces pratiques (artistiques et vigneronnes) peuvent avoir en commun ; et ils sont plus nombreux qu’on ne pourrait l’envisager de prime abord…

ercle des Lecteurs février 2014 : "coups de coeur"

Le soleil des Scorta, Laurent Gaudé

La lignée des Scorta est née d'un viol et du péché. Maudite, méprisée, cette famille est guettée par la folie et la pauvreté. A Montepuccio, dans le sud de l'Italie, seul l'éclat de l'argent peut éclipser l'indignité d'une telle naissance. C'est en accédant à l'aisance matérielle que les Scorta pensent éloigner d'eux l'opprobre. Mais si le jugement des hommes finit par ne plus les atteindre, le destin, lui, peut encore les rattraper.

Cercle des Lecteurs février 2014 : "coups de coeur"

L'équation africaine, Y. Khadra


Alors que Younes n'a que neuf ans, son père, paysan ruiné par un spéculateur autochtone, perd ses terres ancestrales. Accablé, l'homme doit se résoudre à confier son enfant à son frère, un pharmacien parfaitement intégré à la communauté pied-noir d'une petite ville de l'Oranais. Le sacrifice est immense. En abandonnant son fils, l'homme perd du même coup le respect de lui-même. Mais les yeux bleus de Younes et son physique d'ange l'aident à se faire accepter par cette communauté aisée de province. Rebaptisé Jonas, il grandit parmi de jeunes colons dont il devient l'inséparable camarade. Il découvre avec eux les joies de l'existence et partage leurs rêves d'adolescents privilégiés que ni la Seconde Guerre Mondiale ni les convulsions d'un nationalisme arabe en pleine expansion ne perturbent. Jusqu'au jour où revient au village Émilie, une jeune fille splendide qui va devenir la vestale de nos jeunes gens. Naîtra ainsi une grande histoire d'amour qui mettra à rude épreuve la complicité fraternelle des quatre garçons, écartelés entre la loyauté, l'égoïsme et la rancune que la guerre d'Indépendance va aggraver. La révolte algérienne sera, pour Younes-Jonas, sanglante et fratricide. Il refusera de laisser détruire l'amitié exceptionnelle qui l'unit à ces jeunes pieds-noirs ; il ne pourra tourner le dos à cet oncle et à cette tante qui lui ont offert une vie meilleure ; mais jamais il n'acceptera non plus de renoncer aux valeurs inculquées par son père : la fierté, la déférence envers ses ancêtres et les coutumes de son peuple, le respect absolu de la parole donnée, et, ce, quitte à mettre en péril l'amour déchirant qu'il a pour Émilie. Avec la verve romanesque qu'on lui connaît, Yasmina Khadra éclaire d'un nouveau jour ce conflit ayant opposé deux peuples amoureux d'un même pays. La grande originalité de cette saga qui se déroule de 1930 à nos jours repose sur une courageuse défense de cette double culture franco-algérienne que l'Histoire a, de part etd'autre, trop souvent cherché à renier. Le Mot de l'éditeur : L'équation africaine Autour d'un phénomène dramatique - les prises d'otages récurrentes au large de la Somalie -, Yasmina Khadra, au sommet de son art, construit un roman éblouissant, qui mêle suspense, récit d'aventures et histoire d'amour enfiévrée. Médecin à Francfort, Kurt Krausmann mène une existence ordinaire, limitée à ses allers-retours entre son cabinet de consultation et son appartement bourgeois. Jusqu'au drame familial qui va le précipiter dans le désespoir. Afin de l'aider à surmonter son chagrin, son meilleur ami, Hans, un riche homme d'affaires versé dans l'humanitaire, lui propose de l'emmener sur son voilier jusque dans les Comores, pour les besoins d'une bonne cause. Au large des côtes somaliennes, leur bateau est assailli par des pirates. Kurt et Hans sont enlevés puis transférés dans un campement clandestin. Dans leur geôle improvisée, se trouve déjà Bruno, un otage français que tout le monde semble avoir oublié, et qui tente péniblement de concilier sa passion pour le continent africain avec l'angoisse de sa captivité. Une détention à l'issue incertaine, des conditions de vie innommables, une promiscuité dangereuse avec des mercenaires sans pitié, c'est le début d'une descente aux enfers dont personne ne sortira indemne. Mais parce que le drame est propice aux revirements de situation, c'est aussi pour Kurt le début d'une grande histoire d'amour. En nous offrant ce voyage saisissant de réalisme, qui nous transporte, de la Somalie au Soudan, dans une Afrique orientale aux multiples contradictions - tour à tour effrayante, irrationnelle, sage, fière, digne et infiniment courageuse -, Yasmina Khadra confirme une fois encore son immense talent de narrateur. Construit et mené de main de maître, ce roman décrit la lente et irréversible transformation d'un Européen, dont les yeux vont, peu à peu, s'ouvrir à la réalité d'un monde jusqu'alors inconnu de lui. Un hymne à la grandeur d'un continent livré aux pires calamités.

 Cercle des Lecteurs février 2014 : "coups de coeur"