jeudi 12 novembre 2015

Nos disparus, Tim Gautreaux

C'est en France, juste après l'armistice de 1918, que Sam Simoneaux gagna le surnom de Lucky. Il venait, de Louisiane, se battre pour la liberté, mais se retrouva à nettoyer les champs de bataille d'Argonne, truffés d'obus et de cadavres. Le surnom convient bien mal à cet orphelin, inconsolable du massacre de sa famille par des voyous, taraudé par la mauvaise conscience du survivant. De retour à La Nouvelle-Orléans, pour retrouver une fillette enlevée, Lucky embarque sur un bateau qui sillonne le Mississippi, faisant danser, boire et jouer une clientèle souvent modeste. Au rythme du jazz, des bagarres sur le pont du steamboat et des escales près des bayous, notre homme glane des informations sur un trafic d'enfants, qui l'amèneront finalement à retrouver les meurtriers de ses parents.

Résultat de recherche d'images pour "nos disparus"Ce livre est vraiment magnifique. Tim Gautreaux nous emporte au long du Mississippi, avec un personnage honnête et mélancolique, à la fois simple et remarquable, courageux jusqu'à l'obstination, qui préfèrera toujours l'humanité à la vengeance. Pour moi, c'est un très beau roman. 


Cercle des Lecteurs novembre 2015 : "littérature américaine" Le choix de Fabienne

mercredi 11 novembre 2015

Tout ce que j'aimais, Siri Hustvedt

Un roman étonnant, très subtil, qui a pour décor  le milieu artistique  du New York des années 70.

L’auteur est une femme, mais dans son roman le narrateur est un homme et cela crée dès les premières pages une certaine ambiguïté.  Tout est double, chaque personnage a son double et jusqu’à l’amitié entre deux couples dont les vies sont parallèles.
C’est un roman sur la perte, la perte tragique d’un enfant de 11 ans, qui déchire un couple qui s’aime.  Leur amour, dit-elle, était « comme une longue conversation ». Mais la mort de l’enfant les sépare « nous ne savions pas comment renoncer à lui, comment exister sans lui. » « Nous sommes brisés, quand Matt est mort c’est comme si notre histoire s’était arrêtée ». 

Résultat de recherche d'images pour "tout ce que j'aimais"Siri Hustvedt écrit dans un style  très dense et d’une grande sensibilité sur la relation amoureuse, l’amitié,  le deuil, l’art et l’enfance jusqu’à l’adolescence. Ses descriptions détaillées, parfois jusqu’à l’excès, sont le résultat d’un travail de documentation qui précède l’écriture et aux descriptions de tableaux succèdent des essais sur la boulimie, les désordres de la nutrition ou des remarques sur l'hystérie qui donnent une vérité bouleversante  au roman.

Cercle des Lecteurs novembre 2015 : "littérature américaine" Le choix d'Elisabeth