Un roman étonnant, très subtil, qui a pour décor le milieu artistique du New York des années 70.
L’auteur est une femme, mais dans son roman le narrateur est
un homme et cela crée dès les premières pages une certaine ambiguïté. Tout est double, chaque personnage a son
double et jusqu’à l’amitié entre deux couples dont les vies sont parallèles.
C’est un roman sur la perte, la perte tragique d’un enfant
de 11 ans, qui déchire un couple qui s’aime.
Leur amour, dit-elle, était « comme une longue conversation ».
Mais la mort de l’enfant les sépare « nous ne savions pas comment renoncer
à lui, comment exister sans lui. » « Nous sommes brisés, quand Matt
est mort c’est comme si notre histoire s’était arrêtée ».
Siri Hustvedt écrit dans un style très dense et d’une grande sensibilité sur la
relation amoureuse, l’amitié, le deuil,
l’art et l’enfance jusqu’à l’adolescence. Ses descriptions détaillées, parfois
jusqu’à l’excès, sont le résultat d’un travail de documentation qui précède
l’écriture et aux descriptions de
tableaux succèdent des essais sur la boulimie, les désordres de la nutrition ou
des remarques sur l'hystérie qui donnent une vérité bouleversante au
roman.
Cercle des Lecteurs novembre 2015 : "littérature américaine" Le choix d'Elisabeth
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