mercredi 27 janvier 2010

LA PLUIE AVANT QU'ELLE NE TOMBE, Jonathan COE


Gallimard, 2007

Résumé du livre
Rosamond vient de mourir, mais sa voix résonne encore, dans une confession enregistrée, adressée à la mystérieuse Imogen. S'appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte, des années quarante à aujourd' hui, l'histoire de trois générations de femmes, liées par le désir, l'enfance perdue et quelques lieux magiques. Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à ces existences ?

La revue de [presse]
Les Inrockuptibles - Nelly Kaprièlian (13 Janvier 2009)
Le magnifique 'La pluie, avant qu'elle tombe' prouve que l'écrivain a glissé sans qu'on s'en aperçoive d'une prose testostéronée typiquement british (.. .) à l'écriture toute en finesse psychologique et en clair-obscur existentiel (.. .).

Le Point - Jacques-Pierre Amette (01 Janvier 2009)
Tout y est : la chaleur autobiographique, l'audace, la pudeur, la sincérité, l'intelligence des situations et une capacité à voir le monde par les yeux d'un adulte mal guéri de son enfance (.. .)

vendredi 15 janvier 2010

LES DEFERLANTES, Claudie GALLAY


Ed. du Rouergue, 2008

Résumé du livre
La Hague... Ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu'il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe du Cotentin vit une poignée d'hommes. C'est sur cette terre âpre que la narratrice est venue se réfugier depuis l'automne. Employée par le centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs. La première fois qu'elle voit Lambert, c'est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d'un certain Michel. D'autres, au village, ont pour lui des regards étranges. Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père, l'ancien gardien de phare. Une photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent. L'histoire de Lambert intrigue la narratrice et l'homme l'attire. En veut-il à la mer ou bien aux hommes ? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à taire.

La critique [evene] par Sophie Lebeuf :
Comme la mer pétrit les roches et lèche le sable, comme le vent du grand large étourdit, la lecture des ‘Déferlantes’ entête. Avec des mots posés sans fioriture, les ressentis de l’auteur percutent à l’état brut. Dans un petit village au bout du Cotentin, là où la Manche est dangereuse mais sublime, où les phares s’élèvent dans l’obscurité abyssale, Claudie Gallay pose son décor. Autour d’une héroïne à bout de force, amputée de son amour, on réapprend à vivre. Chaque promenade dans les falaises austères ronge l’âme et sublime le besoin incessant de fuir. Chaque personnage tait sa part de secret, renforçant l’aridité de ces confins de terre et le sentiment absolu de solitude. Doucement, le ressac berce et le vent soûle les coeurs. Les non-dits, les amitiés, les rancoeurs façonnent les personnages, aussi durs et entiers que la mer. Comment survivre à la disparition des siens ? Comment supporter d’être celui qui reste ? Comment avouer l’inavouable ? ‘Les Déferlantes’ fascinent par la force des émotions, des hommes, des mots. Entre chaque tempête, sur le port, les marins attendent, troublés et effrayés. En s’échouant sur le sable, chaque vague meurt dans une gerbe d’écume, mais assure une renaissance.

La revue de presse:
Livres Hebdo - véronique Rossignol (29 Février 2008)
(.. .) Claudie Gallay confirme son talent pour insuffler de l'âme à des êtres en fuite, entravés de tourments muets. Elle sait déchiffrer les multiples nuances du silence puisque jamais ses personnages abîmés ne s'épanchent ni ne se confessent.

Le Magazine littéraire - Aliette Armel (Avril 2008)
Claudie Gallay excelle à créer des atmosphères enfermant lecteur et personnage dans des secrets bousculés à coups de phrases courtes, jetées plutôt que prononcées par des 'taiseux'.
Lire - Christine Ferniot (Avril 2008)
(Ses livres) prennent une nouvelle ampleur, à l'image des vagues sur cet océan qu'elle met en scène comme une tragédie humaine.

dimanche 10 janvier 2010

A L'ABRI DE RIEN, Olivier ADAM


Editions de l'Olivier, 2007
Primé : Grand prix RTL-Lire 2009.

Résumé du livre :
Depuis que sa femme a disparu sans plus jamais faire signe, Paul Andersen vit seul avec ses deux jeunes enfants. Mais une année s'est écoulée, une année où chaque jour était à réinventer, et Paul est épuisé. Il espère faire peau neuve par la grâce d'un retour aux sources et s'installe alors à Saint-Malo, la ville de son enfance.

La critique [evene] par Emilie Vitel
"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé." ‘Des vents contraires’ met en scène le départ soudain, inconcevable d’une femme et sonde la vertigineuse absence qu’il engendre. Avec ce sixième roman, Olivier Adam s’impose définitivement comme l’une des plumes majeures de la littérature française. On y retrouve les thématiques essentielles de son oeuvre poussées à l’extrême, fouillées dans les moindres détails. Une fois encore, il compose un héros iconique et misérable qui confronte son bouleversement intérieur au tumulte de la mer, éprouve ses limites, s’agrippe aux fils ténus qui le maintiennent en vie. A des journées fiévreuses, animées de l’énergie du désespoir et rythmées de tentatives ultimes, il oppose des nuits sans sommeil, glacées, hantées par le doute, la culpabilité et le désespoir.
L’écrivain trouve ici le juste équilibre entre une intrigue saisissante et une langue exaltée. Sa prose, toujours extrêmement dépouillée et incroyablement précise, se nourrit d’un vocabulaire proprement pictural. Ainsi, mêlant touches subtiles et aplats volontairement criards, il plante un décor de bord de mer balayé par le vent à la saison morte et en restitue l’atmosphère avec un réalisme renversant. Peuplé d’âmes dévastées, gonflé par un lyrisme puissant, ‘Des vents contraires’ est sans doute le roman le plus abouti d’Olivier Adam.

La revue de presse :
Livres Hebdo - Alexandre Fillon (14 Novembre 2008)
Très doué pour peindre un climat de bord de mer hors saison, Olivier Adam emporte une nouvelle fois l'adhésion avec le portrait senti d'un père, qui ne gronde pas et n'élève jamais la voix (.. .).
Le Nouvel Observateur - Jérôme Garcin (15 Janvier 2009)
C'est ça, le roman émotif du très sensible Olivier Adam, un précis de guérison et, dans une prose sans graisse, le beau portrait d'un homme lourd qui, cessant de se réfugier en lui-même, de se préférer, entre sur le tard dans l'âge adulte.