jeudi 11 décembre 2014

La promesse de l'aube, Romain Gary

Détails sur le produit«- Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France - tous ces voyous ne savent pas qui tu es !Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais, alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait irrémédiablement aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : - Alors, tu as honte de ta vieille mère ?»


Fabienne et Elisabeth vous recommandent toutes les deux « la promesse de l’aube ». Ce livre, magnifiquement écrit, évoque à la fois l’amour d’une mère pour son fils et l’hommage de l’auteur rendu à sa mère qui lui a tant donné. Romain Gary y retrace sa vie, avec humour, à travers des anecdotes, mais comme le dit l’auteur : «  ce livre ne doit pas être présenté au public comme une autobiographie, mais comme un récit. Lorsqu’on évoque  à 30 ans de distance, des détails, des expériences, des regards, des scènes, il faut préciser qu’il s’agit d’une vérité artistique »

Pour Fabienne, « La promesse de l’aube est avant tout une très belle œuvre littéraire : une écriture simple mais précise, beaucoup d’humour, un récit vivant et captivant, une mise en scène parfois théâtrale de la mère qui fait écho à la mise en scène de sa vie réelle.
Romain Gary a eu plusieurs vies et plusieurs identités. Dans ce livre il est le Romain de sa mère, celui qu’elle a voulu et souhaité qu’il soit, on pourrait presque dire qu’elle l’a forgé... Il est devenu officier, il a eu la Légion d’honneur, il a été diplomate et il a connu le succès auprès des femmes…
Ce livre est un hommage à sa mère, celle qui l’a élevé, protégé des rigueurs extrêmes de la vie lorsqu’il était enfant, celle qui fut elle aussi plusieurs personnages, celle qui déclamait son amour de la France, de sa patrie d’adoption, et son amour et sa fierté immenses pour son fils. C’est certes une mère que l’on peut considérer comme étouffante, c’est sans doute ce qui a fait naître Emile Ajar - nom d’emprunt sous lequel Romain Gary a signé plusieurs romans - mais cette mère est un personnage profondément humain, parfois picaresque, souvent extrême et très émouvant ».

Elisabeth a aussi été très sensible à l’ambivalence qui transparait tout au long de l ‘œuvre. Dès le début, l’auteur nous parle de cette promesse faite à sa mère d’une justice à lui rendre, elle qui a vécu l’exil, l’humiliation, la misère. Il se fait la promesse qu’un jour il lui permettra de prendre sa revanche sur ce qu’elle a enduré. Elle lui donne la force et le courage d’entreprendre. Mais cet  hommage rendu à sa mère, cette déclaration d’amour est nuancée parfois par un sentiment d’avoir été trop aimé.  « Avec l’amour maternel, la vie vous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais ». Une promesse douloureuse qui met en question un amour maternel envahissant. Comment aimer, stimuler, protéger sans trop étouffer ou même parfois détruire ?

Après ou avant la lecture, Fabienne vous recommande :
http://www.franceinter.fr/emission-lheure-des-reveurs-romain-gary-la-promesse-de-laube.

Cercle des Lecteurs décembre 2014 : "la mère", Le choix de Fabienne et Elisabeth

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